dimanche 31 août 2008

Jour 3

Mardi 22 juillet (3ème journée)
Lever à 8h30 comme d’habitude (le rythme se met en place peu à peu !). Excellente nuit de sommeil malgré la fatigue de cette longue 2ème étape de la veille et un dîner bien arrosé. Le site très calme et chargé d’histoire y est sans doute pour beaucoup.
Mais le calme va être de courte durée. Pour lever le doute qui m’envahit rapidement en rassemblant mes esprits au lever, je descends dans la cour avec mes batteries pour tester leur charge sur le vélo et j’aperçois que je n’ai rechargé hier soir qu’une des deux batteries : j’ai complètement oublié après le dîner de lancer la charge de la 2ème batterie. Je décide de rester 3 heures (au lieu de 1h30 pour les préparatifs) pour la recharge complète ou presque de la batterie (en général il faut compter 3h30 à 4h). Même si la charge n’est pas complète, elle devrait être suffisante pour cette étape de 99 km jusqu’à Fontevraud, quitte à terminer sans batterie les derniers kilomètres sur du plat.
J’en profite pour prendre un bon petit déjeuner à la table de la cuisine bien garnie de croissants et de confitures maison et d’échanger avec Mme Huguet à propos de leur histoire dans cette commanderie pour aménager une maison d’hôte, puis prochainement un gîte, et les ateliers du goût de leur fille Nadège. Puis pour profiter du grand beau temps et d’une température encore agréable je prends quelques photos en faisant le tour de la propriété jusqu’au sommet de la colline qui domine la vallée du Loir. Je termine par une visite plus complète des différents bâtiments de la commanderie, en particulier l’étable creusée dans la falaise transformée en salle pour danser.
Départ enfin à 11h45 avec un beau ciel bleu sans aucun nuage (le rêve du cyclotouriste !) pour descendre la vallée du Loir en pente très douce jusqu’au Gué de Mézières (juste après le passage au dessus de la nouvelle autoroute A28 entre Le Mans et Tour), en passant successivement par Couture sur Loir (dommage de ne plus disposer de temps pour visiter l’Ile verte), Tréhet, La Chartre sur le Loir (centre touristique et gastronomique), Marçon. C’est au Gué de Mézières que j’avais envisagé un moment m’arrêter en fin de 2ème journée, car j’avais trouvé une maison d’hôte avec piscine où une place était disponible, mais l'étape aurait été vraiment trop longue (plus de 130 km).
Le soleil commence à bien cogner quand je prends mon élan pour l’une des deux plus grandes côtes du périple, à Saint-Aubin le Dépeint, qui me va me permettre de passer de la vallée du Loir à la vallée de la Loire : environ 70 mètres de dénivelé mais sur une pente assez raide (environ 10% sur la fin), qui m’oblige à terminer en danseuse. Pour récupérer je fais une pause tout en haut à l’ombre d’une usine de conditionnement de pommes et décide d’y déjeuner étant donné l’heure déjà tardive, près de 13h30, et le besoin de reprendre des forces.
Le passage sur ce plateau plus ou moins vallonné et parsemé de grands champs de pommiers et poiriers s’effectue sans aucun problème jusqu’à la traversée de Château-la-Vallière, ville importante de cette région traditionnellement agricole. Arrêt en sortie de la ville, au bord du plan d’eau du Val Joyeux où je m’étais déjà arrêté pour pique-niquer. L’endroit est si agréable, avec ce grand beau temps, que je me serais baigné, s’il ne me restait pas encore bien des kilomètres à rouler (couper ainsi mon effort à environ mi-parcours n’était pas raisonnable).
Maintenant, entre Château-la-Vallière et Bourgueil c’est une succession de plaines céréalières et surtout de forêts, qui invite à la détente. Je regrette de ne pas pouvoir m’arrêter et flâner. Je passe successivement Channay sur Lathan, Rillé, Gizeux alors qu'une chaleur heureusement pas encore caniculaire s’est abattue sur toute la région : je dois me désaltérer et me mettre de la crème solaire régulièrement.
Après une descente en suivant une vallée étroite et boisée, je m'arrête à l’office de tourisme de Bourgueil, en me perdant un peu dans le centre ville pour vérifier les horaires de visite de l’abbaye de Fontevraud. La fin du parcours est rapide : je ne perds pas une seconde afin de pouvoir pleinement profiter de la visite de l’abbaye.
Arrivée à la maison d’hôte de ce soir chez Mme Courant à 16h52. Le temps de déposer mes affaires, de prendre une douche et de lancer une recharge de batterie, je suis à l’abbaye 20 mn plus tard, après 1,5 km à vélo pour rejoindre le centre ville avec un sentiment de liberté, libéré de tous mes bagages.
Finalement je dispose d’1h30 pour visiter l’imposant et parfaitement conservé ensemble architectural que constitue l’abbaye royale de Fontevraud. Abbaye de 1101 à 1792, prison centrale de 1804 à 1963, Fontevraud est aujourd’hui un Centre Culturel de Rencontre. Je commence à sentir de plus en plus lourdement la chaleur du soleil et la fatigue de l’étape, j’en profite pour méditer en découvrant l’ensemble du domaine depuis les jardins des Regards qui dominent le site à l’est. Je rentre à la maison d’hôte pour mettre à jour mon cahier journalier et me reposer une bonne heure.
Dîner sur la péniche Aigue-Marine recommandée par l’office du tourisme de Fontevraud et Mme Courant. Très beau panorama sur la Loire, la température est très douce. La serveuse du restaurant me conseille de découvrir le site tôt le matin au lever du soleil depuis la confluence de la Vienne et de la Loire, car la lumière illumine alors parfaitement Candes Saint-Martin et Montsoreau.

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