dimanche 31 août 2008

Jour 4

Mercredi 23 juillet (4ème journée)
Lever à 8h30 (maintenant le rythme est pris), après une bonne nuit de sommeil. Accueil toujours aussi parfait pour le petit déjeuner en maison d’hôte : quel plaisir de commencer ainsi la journée ! Je décide de profiter de cette très belle journée qui s’annonce (ciel parfaitement bleu, température agréable pour l’instant) pour visiter Candes Saint Martin et découvrir le point de vue vers Candes et Montsoreau depuis la pointe entre la Vienne et la Loire.
Comme cette dernière étape est la plus courte, environ 70 km avec le trajet prévu initialement, je me laisser aller à quelques détours. Au lieu de repartir de Fontevraud plein sud-ouest vers Thouars, je rejoins la Loire à Candes et Montsoreau, puis descends le fleuve jusqu’à Souzay-Champigny avant de monter vers le sud dans le vignoble du Saumur-Champigny, puis enfin filer vers Thouars.
Très beau panorama à la confluence de la Vienne et de la Loire sur Candes Saint Martin (au premier plan sur la gauche), classé comme un des plus beaux villages de France, et sur Montsoreau (au loin plein ouest). Un autochtone m’assure que ce côté la baignade dans la Vienne n’est pas dangereuse : en effet l’eau est ce matin très calme, et le courant de la Vienne semble bien moins puissant que celui de la Loire, beaucoup plus large.
Le long de la Loire, je croise ou double de nombreux cyclotouristes, qui la plupart du temps prennent leur temps pour trouver leur route ou profiter nonchalamment du paysage. De ce côté de la Loire, les villages sont aménagés au bord ou à flanc d’une falaise d’une trentaine de mètres, avec de nombreuses habitations et caves troglodytes (surtout vinicoles).
Je quitte la Loire au niveau de Souzay-Champigny pour visiter une cave vinicole (Cave de Saumur – vignerons d’origine) à Saint-Cyr en Bourg, au milieu de vignobles à perte de vue.
Cette région offre différents circuits découverte à pied ou en vélo :
  1. avec de beaux panoramas,
  2. la traversée de villages ayant préservé leur charme et leur patrimoine,
  3. à proximité de la Loire et du Thouet,
  4. et bien sûr de (très) nombreuses caves à vin, où tout caviste, des vendeurs de coopératives aux propriétaires récoltants, est prêt à vous faire goûter son "nectar"…
Je me laisse tenter mais juste une fois, car la chaleur devient lourde et il reste entre 30 et 40 km avant l’arrivée, pour goûter. Je rapporte néanmoins une bouteille de rosé.
Je passe devant le château de Brézé, avant de descendre dans le Thouarsais, la région de Thouars où la rivière du Thouet a creusé une large vallée en direction de Saumur. Plus à l’est, à quelques kilomètres seulement, sur des hauteurs dominant la vallée d’une quarantaine de mètres, la forêt de Fontevraud où se situe le camp militaire du même nom fermé à la circulation civile uniquement lors d’exercices de tir, ce qui arrive très rarement.
Je remonte la vallée de la Dive, affluent du Thouet, qui longe une faille à l’est reliant Saint Léger de Montbrillais, Ternay, Curçay sur Dive, Ranton... C’est un région de culture du melon charentais renommée en France et à l’étranger (avec les producteurs Soldive, leader français du melon charentais, basée à Brie plus au sud, et Rouge Gorge…). Je profite d’un petit espace protégé par le seul arbre ou presque rencontré dans cette vallée pour pique-niquer, me reposer un moment et surtout profiter du site.
Après cette pause déjeuner, la fin du parcours va s’enchaîner rapidement, ce que montrera nettement ma vitesse moyenne malgré un relief qui s’accentue nettement sur les 15 derniers kilomètres dans le bocage bressurais (région de Bressuire), qui souvent est une succession de montées et de descentes, une hantise pour le cyclotouriste.
Je passe Thouars, une des grandes villes des Deux-Sèvres avec Niort (de loin la plus développée), Bressuire (également dynamique) et Parthenay, en traversant la vallée du Thouet et son joli point de vue vers le centre ville situé sur un promontoire. Je ne m’arrête pas en chemin car il fait chaud et la circulation devient chargé au passage de ce nœud routier et économique à Thouars. Ensuite j’ai choisi de passer par la route de Saint-Varent, puis Pierrefitte et Faye l’Abbesse, dernier village (environ 10 km) avant Boismé, le point d’arrivée du périple.
C’est surtout après Saint-Varent où passe le Thouaret, affluent du Thouet, petite rivière traversant également Boismé et prenant sa source quelques kilomètres en amont à l’ouest sur une colline plus élevée, que le relief est plus mouvementé. Malgré le surcroît d’effort pour monter de +30 m le long de la Loire à +200 m à la vierge du Gat, juste avant Boismé, le dénivelé est si progressif que la montée n’est pas perceptible à l’œil et je ne me sens pas plus fatigué que les autres jours.
Changement également de végétation, les grandes plaines peu boisées du Thouarsais sont remplacées par une mosaïque de champs, d’enclos pour l’élevage, de bois qui forme le bocage du pays de Bressuire, le tout entrecoupé de rivières, ruisseaux, étangs souvent artificiels, le vert bien marqué succédant au jaune/vert des plaines. Cet enchevêtrement compliqué du bocage vendéen explique la résistance de tout un peuple pendant la guerre des chouans à la révolution française. La mémoire de cette période est encore bien vivace dans la culture et les esprits des anciens.
L’arrivée à Boismé arrive presque brusquement après une descente de 50 m sur 2 km sur une route fraîchement gravillonnée où je suis obligé de freiner pour ne pas dépasser 50 km/h (je me suis donné cette limite pour préserver ma sécurité). Petite côte après passage du ruisseau et de l’étang de Boismé pour rejoindre la place de l’Église et descendre la rue Saint-Mérault sur quelques mètres. J’arrive devant la maison familiale avec une excitation bien naturelle d’avoir réussi mon périple mais aussi cette impression étrange, mélange à la fois d’une sensation de facilité comme si j’étais parti la veille, que le périple n’était pas aussi difficile que je pouvais le craindre, mais aussi cette autre impression d’épaisseur faite de souvenirs, d’émotions après ce voyage de 4 jours bien remplis.
Il fait beau, de plus en plus chaud, la rue est déserte ce mercredi à 16h pile de l’après midi. Je suis arrivé enfin : je pousse un youpee de joie ! Maintenant passage à un voyage virtuel en racontant mon périple sur ce blog, pour tenter de relier monde réel et monde de l'imaginaire !

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